L’absence injustifiée d’un salarié est une situation sérieuse en droit du travail. Lorsqu’un employé ne se présente pas à son poste sans prévenir ni justifier son absence, l’employeur est en droit de réagir selon des procédures strictes. Quelles en sont les conséquences ? À partir de quand une absence devient-elle fautive ? Voici ce que dit le Code du travail en 2025.
Sommaire
Qu’est-ce qu’une absence injustifiée ?
Une absence injustifiée est une absence non signalée et non motivée par un justificatif valable (arrêt maladie, événement familial, etc.). Elle se distingue d’une absence autorisée (congé payé, arrêt médical, absence pour grève, etc.) ou d’un empêchement légitime communiqué dans les temps. Ainsi, une absence devient injustifiée dès lors que l’employeur n’a reçu aucune explication dans un délai raisonnable, généralement sous 48 heures.
Abscence injustifiée : que doit faire l’employeur ?
En cas d’absence injustifiée, l’employeur ne peut pas agir immédiatement de manière radicale. Il doit adresser une lettre recommandée ou remettre en main propre une mise en demeure demandant au salarié de justifier son absence et de reprendre son poste. Ce courrier sert à :
- avertir le salarié qu’il est en situation irrégulière ;
- lui laisser une chance de s’expliquer ou régulariser sa situation ;
- constituer une preuve en cas de procédure disciplinaire.
Quelles sont les conséquences pour le salarié ?

Si l’absence reste injustifiée après la mise en demeure, l’employeur peut engager des sanctions disciplinaires. Celles-ci varient selon la gravité et la durée de l’absence :
- Avertissement ou blâme : Il s’agit d’une mesure disciplinaire légère, généralement utilisée lors d’une première absence courte ;
- Mise à pied disciplinaire : Le salarié est suspendu temporairement sans rémunération. Cela doit faire l’objet d’un entretien préalable ;
- Licenciement pour faute simple, grave ou lourde
Selon la durée et les conséquences de l’absence dans l’entreprise, l’employeur peut décider de rompre le contrat de travail avec les motiifs de rupture suivant :
- Faute simple : rupture avec préavis et indemnités ;
- Faute grave : licenciement sans préavis ni indemnité ;
- Faute lourde : si l’intention de nuire est prouvée (rare), il n’y a aucune indemnité.
Exemple : un salarié abandonnant son poste sans retour ni justification peut être licencié pour faute grave, même après un seul jour d’absence si cela désorganise le service. Il sera difficile dans ce cas de prétendre bénéficier d’un licenciement à l’amiable pour percevoir des indemnités.
Quels sont les droits du salarié en cas de litige ?
Le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes s’il estime que la sanction est disproportionnée ou injustifiée. Il doit prouver qu’il a :
- informé son employeur en temps voulu ;
- disposé d’un motif légitime d’absence (problème de santé, urgence familiale…).
Le dialogue reste toujours à privilégier avant l’escalade judiciaire.
Quels sont les conséquences sur la paie et les droits sociaux ?
Une absence injustifiée entraîne :
- suspension du salaire pour les jours non travaillés ;
- retrait de jours de congés ou impact sur les primes ;
- perte possible de certains droits à la protection sociale (ex : complément de salaire par la mutuelle).
L’absence injustifiée est une faute professionnelle qui peut avoir des conséquences lourdes : avertissement, sanction disciplinaire, voire licenciement. En tant que salarié, il est essentiel de communiquer rapidement avec son employeur en cas d’imprévu. Pour les employeurs, respecter les procédures légales est indispensable pour éviter toute contestation.
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Leila est rédactrice spécialisée en finance, elle décrypte pour vous l’entrepreneuriat et l’investissement bancaire.





