Pour tout propriétaire-bailleur, la révision annuelle du loyer est un droit légitime qui permet de suivre l’évolution du coût de la vie. Cependant, ce droit est loin d’être discrétionnaire. Il est encadré par une législation stricte visant à protéger le locataire et à garantir une relation de location transparente. Une augmentation appliquée sans respecter les formes ou les délais prévus par la loi peut être contestée et annulée. Quand et comment faut-il donc avertir son locataire ?
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Les conditions préalables à toute révision du loyer
Avant même de penser à informer votre locataire, vous devez vous assurer que deux conditions fondamentales sont réunies. La première, et la plus importante, est la présence d’une clause de révision annuelle dans le contrat de location. Si le bail que vous avez signé ne mentionne pas explicitement la possibilité d’une révision annuelle du loyer, vous n’avez tout simplement pas le droit d’appliquer une augmentation en cours de bail (hors cas spécifiques de travaux). Cette clause est la base légale de votre démarche. La seconde condition est temporelle : la révision ne peut avoir lieu qu’une seule fois par an.

Le calcul de l’augmentation : une formule encadrée par l’IRL
La loi impose que la hausse soit indexée sur l’évolution de l’Indice de Référence des Loyers (IRL), publié chaque trimestre par l’INSEE. Cet indice reflète l’évolution des prix à la consommation et plafonne l’augmentation que le propriétaire a le droit d’appliquer. Le calcul pour déterminer le nouveau loyer est précis et doit être respecté à la lettre. La formule est la suivante : Nouveau loyer = Loyer actuel x (Nouvel IRL / Ancien IRL). Pour appliquer correctement cette formule, vous devez connaître les trois éléments qui la composent.
- Le loyer actuel : Il s’agit du montant du loyer hors charges que le locataire paie avant la révision.
- Le nouvel IRL : C’est l’indice du trimestre de référence qui est mentionné dans le bail.
- L’ancien IRL : C’est l’indice du même trimestre, mais de l’année précédente.
Il est impératif d’utiliser les bons indices IRL pour que le calcul de l’augmentation soit valide. La date du trimestre de référence est soit celle stipulée dans le contrat de location, soit, par défaut, la date du dernier IRL publié au moment de la signature du bail.
Le moment et la forme de la notification au locataire
Une fois le calcul effectué, vous devez informer votre locataire. La loi est claire sur ce point : l’augmentation du loyer n’est pas automatique. Le propriétaire doit en faire la demande expresse. Concernant le délai, vous disposez d’un an à compter de la date de révision prévue au bail pour manifester votre volonté d’appliquer l’augmentation. Passé ce délai, la révision pour l’année écoulée est perdue. Point crucial : la révision n’est pas rétroactive. Le nouveau loyer ne s’applique qu’à partir du moment où le locataire a été notifié. Pour informer le locataire, une notification verbale est fortement déconseillée, car elle ne laisse aucune preuve.
Les exceptions et les cas particuliers à connaître

Si la révision annuelle basée sur l’IRL est la norme, certaines situations spécifiques peuvent modifier le droit du bailleur à une augmentation de loyer. Il est essentiel pour un propriétaire de connaître ces exceptions pour rester en conformité avec la loi. Par exemple, une augmentation plus conséquente peut être envisagée après la réalisation de certains travaux d’amélioration dans le logement. Cependant, cette hausse doit faire l’objet d’un accord écrit avec le locataire, généralement via un avenant au contrat de location, avant le début des travaux. D’autres contextes réglementaires peuvent également limiter ou interdire toute augmentation.
- Les logements en « zone tendue » : Le dispositif d’encadrement des loyers peut imposer un plafond que le nouveau loyer ne doit pas dépasser.
- Les « passoires thermiques » : La loi interdit désormais toute augmentation de loyer pour les logements dont le diagnostic de performance énergétique est classé F ou G.
- Le loyer manifestement sous-évalué : Au moment du renouvellement du bail, le bailleur peut proposer une hausse plus importante, mais selon une procédure très encadrée.
Le propriétaire de l’un de ces logements doit donc être particulièrement vigilant. Ignorer ces restrictions peut exposer le bailleur à des litiges et à l’annulation de son augmentation de loyer. Se tenir informé des évolutions de la loi sur la location est une nécessité pour exercer ses droits en toute légalité.
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Clément est un passionné de la finance, expert en bourse et trading, avec une solide expérience dans l’immobilier et les cryptomonnaies.





